[Kentin] C'est qu'il a changé le gamin

C'est fou ce qu'aujourd'hui, j'étais de mauvaise humeur. C'était facile de m'énerver en général, mais aujourd'hui c'était particulier. Ma journée avait mal commencé et il fallait avouer que je m'étais fait chier toute la matinée à me prendre des petits courants électriques. Vous savez, ces petits chocs désagréable quand on touche chaque objet ? Bordel, déjà que je dois me forcer à être en cours, ils peuvent pas régler ce problème d’électricité statique ?

C'est donc avec joie que j'enfilai ma veste de cuir par dessus ma veste épaisse à carreaux pour aller dehors fumer. Je sortis mon paquet de clope en me dirigeant vers la porte et l'allumai alors que je pressai mon dos contre la porte pour l'ouvrir. Je vis Nathaniel au loin alors que j'étais presque sortit et que je mettais mon briquet dans mes poches. Je lui souris et lui fit un petit bonjour bien hypocrite avant de partir.

Dans la cours, il y avait pleins de gens que je connaissais, deux misérables bancs occupés. Il y en a un occupé par ce type là, qui m'évite toujours. Non mais, il devient blanc comme un drap quand je lui demande de me prêter un crayon. Il faut le faire. En fait, on m'a déjà dit qu'il avait peur de moi, mais j'ai jamais su pourquoi. Je suis gentil moi, un ange même.

Je met mes écouteurs et me dirige vers le banc. C'est la seule place qu'il y a un peu de place et j'ai pas envie de fumer debout. Je m’assoie donc à ses côtés, ma musique jouant très fort et je tire une latte de mon bâton de nicotine. Je matte quelques filles en passant, tout en ne disant rien. De toute façon, j'espère juste qu'il parte.

         Lorsque la cloche avait retentit, le brun n'avait fait ni une, ni deux, il avait littéralement fuit dans la cours. Déjà deux semaines s'étaient écoulées depuis son arrivé et pourtant cet avant-midi avait été éprouvante à souhait ; il ne savait plus où donner de la tête. La première idée qui lui avait traversée la tête quand il eut mis les pieds à l'extérieur, se fut de s'asseoir, malgré son derrière endolori, d'écouter sa musique et de laisser son esprit vagabonder.
         
Simplement, arrêter toutes activités cérébrales. Il avait déjà ruminer une bonne partie de la semaine, à savoir comment éviter le moindre contact avec l'autre bouffon de service qui lui avait mené maintes fois la vie dure auparavant. Cela avait beau être différent d'avant, Kentin ne pouvait totalement effacé ce qui c'était produit et ça le perturbait encore. Il aurait souhaité que son dure entrainement porte ses fruits, outre physiquement. Mentalement, il se sentait toujours aussi fragile lorsqu'il s'agissait de Lynn ou encore de Castiel. Ses émotions étaient toujours très instable quand il s'agissait de ses deux-là, malheureusement.
         
L'odeur du printemps chatouillait ses narines alors qu'il s'asseyait sur un banc libre, cela lui suffit pour faire évacuer tous le stress qu'il ressentait depuis le début de la journée. Ses doigts glissèrent dans ses poches, en ressortant son téléphone et des écouteurs. Il n'eut aucune difficulté à les mettre et à démarrer une quelconque musique ; lui était déjà bien plus détendu depuis qu'il avait mis pied dans la cours. Ses yeux se fermèrent d'instinct, alors au moment où une personne se posa près de lui, il sursauta.
         
Kentin tourna lentement la tête et découvrit avec horreur cette dite personne. Il ne put réprimer un frisson en scrutant l'intrus, il n'avait pas du tout changé depuis la dernière fois, il paraissait simplement plus agacé que d'habitude. Le brun n'osait plus bouger ; s'il le faisait, est-ce que cela l'énerverait ? Et s'il ne le faisait pas, est-ce que cela l'énerverait aussi ?
- Castiel... souffla-t-il en posant ses doigts sur ses genoux, les faisant bouger frénétiquement.

Le brun se tendit à mes côtés. Ouais, j'savais qu'il avait la chienne de moi mais pas à ce point. On est deux hommes, tout ce qui a de plus banal et normal. Et à ce que je sache, je n'avais pas si changé que ça, mis à part mes cheveux qui avaient un peu poussé mais ça c'était normal; je les laissais pousser. Ça me faisait penser que je devrais aller faire la pointe de mes cheveux. La coloration rouge, ça abîme quand même.

Je le regardai un peu. Je faisais si peur que ça ? J'avais peut-être pas l'air commode, mais j'étais très chaise en fait. Je souris un peu à l'entente de ce jeu de mot de merde. Un jour, je la sortirai à quelqu'un, mais je vais la retravailler un peu.

Enfin, pour revenir au trouillard à côté de moi, lui il avait changé. J'suppose que c'était pour plaire aux nanas. Après tout, on était tous pareilles; rockeur, victorien, militaire... on est rien face aux nanas et leurs charmes. Je me surpris à me demander qu'est-ce qu'il préférait lui ? Les cuisses, les poitrines, les fesses ? Ou peut-être sélectionnait-il ses copines avec leur look ?

Je m'adossai comme il faut et mis mon coude un peu derrière lui pour le poser sur le dossier et commencer à enrouler mes cheveux autour d'un doigt. J'étais content de pouvoir faire ça maintenant que j'avais les cheveux longs. Je finis ma cigarette et la jeta au sol avant de l'écraser et c'est alors que mon regard croisa les doigts de mon coloc' de banc. J'abaissai mon casque d'écoute noir et lui lançai :

« Hé relax gamin. J'vais pas t'bouffer... »

Je regrettai aussitôt mes paroles. Si je lançais la discut', il s'en irait jamais et j'aurai jamais mon banc tranquille tout seul.

Et c'est pourquoi suite à ces paroles, je me levai et quittai l'endroit. Après tout, j'avais fini ma cigarette et c'était le principal.