Discussion d'ivrogne [Feat Lynn, Adolya, et les autres moutons qui veulent ~]

- C'est pas ce qu'a dit ta mère hier ~

Un large sourire de provoc' etait sur mon visage

[BOOM HEADSHOT]

Je regardais Lynn, mimant une mine boudeuse. Puis je lui tapotais l'épaule en guise de réconfort quand Théo parla:
-C'est pas ce qu'a dit ta mère hier.

Je tiquais. Me redressant vivement, j'empoignais Théo par le cou, les nerfs à vif. « Répète un peu p'tit con?! » Certes, je ne voyais que très rarement ma mère, elle m'insupportais et tout le tralala, mais ce n'était pas une raison de parler comme ça d'elle. Enfin, si, on pouvait, mais pas dans ma face quoi. Ma mâchoire se serra quand Théo répéta la même connerie. Je resserrais mes doigts autour de sa gorge.
- Fils de pute!

« Tss. »

Je me relevais et quittais la chambre, vachement furieux. Je pris mes trucs qui trainait dans le salon et enfilait mes chaussures. J'ouvris la porte de l'appartement. « À la prochaine, Lynn! » Et je partis, claquant la porte.

[ Non, sérieuuuuuuuuux? ]

Je regarda Theo en secouant la tête de gauche à droite, puis partit rattraper Castiel en courant. Quand j'arrive en bas de l'immeuble, il venait à peine de sortir.

« Castiel! »

« Lynn. »

Je glissais mes mains dans mes poches, puis soupira. J'étais à pied. Et mon appartement était à l'autre bout de la ville. Je me mis donc en marche. Avec un peu de chance, je serais chez moi avant le lever du soleil. Lynn me suivit, je la laissais faire, en silence. L'air était froid, démontrant l'automne arrivant.
- Tu vas attraper froid là.

« Gnié. » Il recommencais à marcher en silence, mais au bout de 10 mètres, il le brisa, ce silence.
« J'ai pas froid. » Crédibilité, zéro, vu que je suis en debardeur et en short, et que Jai la chair de poule et que limite je claque des dents. Je lui attrappa le bras pour qu'on s'arrête tout les deux.

« Lâche moi, j'dois retourner chez moi. »

Malgré ce que je venais de dire, je m'arrêtais. Je la regardais et constatais que, même si elle me disait le contraire, elle avait froid. Je soupirais et retirais, encore, ma veste. « Tu devrais arrêter de mentir comme ça. » Je la lui tendis, elle l'a mit. Nous ne bougions pas, j'attendais toujours qu'elle parle.

Il me tendis sa veste, que je mis en le remerciant. Ça me rechauffait beaucoup quand même. En plus, elle sentait bon. Elle sentait Castiel quoi... Il attendait que je parle.
« On y retourne ? »

« Ah. Ah. Ah. Te fou pas de moi. J'me rends chez moi... » Je frissonnais à l'idée de marcher autant. Limite, je désespérais. Et je ne pouvais même pas retourner au bar prendre ma moto. Je grognais. Et je me remis en marche, avec Lynn ou pas, j'irais chez moi.
- Tu peux garder ma veste si tu veux, tu peux retourner avec Théo aussi, m'en fou.

Il se remit à marcher. Moins vitecette fois, c'est mieux.
« Non mais non, on s'amusait bien ? Et puis, vous aller pas vous fâcher pour ça. Vous êtes tout les deux plus ou moins souls. Et c'est loin chez toi. Tu va pas rentrer à pied, sans veste en plus. »

« J'remets pas les pieds là. Je tomberais malade, whatever, on s'en fou, si j'retourne là, j'le tue. À toi de juger à qui tu tiendras compagnie ce soir. »

Je sortis mon portable, mais il était mort. Je me mis à jurer. Le reste de la nuit s'annonçait très longue. Je me stoppais et regardait Lynn dans les yeux. « J'suis loin d'être le connard qu'on prétends que je suis, je couche pas à... Non, en faite, je le fais, à cause de l'autre garce là. Même si je voudrais arrêter, c'est impossible, parce que ça fait foutrement peur de tomber amoureux. Et je sais même pas pourquoi j'te dit ça, parce que ça a aucun rapport. Mais juste pour dire que moi, on peut me traiter n'importe comment, me foutre des claques, me dénigrer devant tout le monde, j'en ai rien à branler, mais jamais, oh grand jamais, on va dénigrer ma mère comme ça. »

Je n'eu même pas le temps de répondre qu'il se stoppa pour me sortir un monologue, que j'écoutais attentivement. Mon souffle était blanc, dans l'air. L'autre garce.. Il parle de Debrah ? J'esquisse un sourire quand il dit « Je sais même pas pourquoi je te dis ça(...)». Mais je fut surprise de voir comment il défendait sa mère. Lui qui est venu squatter chez moi pour ne pas la voir. Lui quo vit seul pour ne pas les supporter. Lui qui ne parle jamais d'elle. J'étais surprise, ça se voyait. Mais je ne vis rien à redire. Theo plaisantait. Je le savais, et je pense que lui aussi. Du coup, je ne comprenait pas vraiment. Mais je lui dis quand même : « Il plaisantait tu sais, pas la peine de faire un meurtre..» Je me tripotait ma natte ne sachant pas quoi ajouter.

[Incruuuste c'est magnifique :'( ce que vous dites ]

« Tu trouves que c'est des blagues à faire? C'est comme si j'allais dire à Jade que j'avais baiser sa meuf en blague! Tu crois qu'il me tuerait pas? Ou comme si j'irais m'vanter que j't'ai pelotter alors que c'est pas vrai, juste pour rigoler. Non. c'est pas des blagues. Des blagues, ce serait autre chose. Mais pas ça. On a pas les mêmes notions de rigolades. »

Je me remis furieusement en marche. J'étais vachement trop introverti. Et un jour, j'éclaterais. Et ça ne serait pas beau. J'espère au moins que je minimiserais les dégâts à ce moment là. Je soupirais et m'arrêtais, encore, je passais mes mains sur mon visage.
- Pardon, je devrais pas passer mes nerfs sur toi, commençais-je, retourne voir Théo, passe la nuit avec, tu vas passer de meilleurs moment avec lui qu'avec moi qui déprime à mort. Aller, à la prochaine Lynn.

Je recommençais à marcher, cette fois, encore moins déterminé qu'au début.

Quand Castiel se mis à crier, je sursautais , incapable de placer un mot. Et quand il répartit, je ne fis rien non plus, abasourdie. Il avait quand même un peu raison. Et Theo ne changera pas. Il répartit. Je ne sus que faire. Je ne voulais pas passer la soirée avec Theo. Je le regardait marcher. « Castiel...» dis-je à voix basse, limite en chuchotant. J'avais les larmes au yeux, dans le noir, ça se voyait pas; enfin, j'espère. Je n'était pas triste, ni en colère, enfin je sais pas. Mais la, il s'était ouvert à moi, et je découvrit un nouveau Castiel ...

« Eh merde! » Je me retournais et revins sur mes pas. D'un geste maladroit, je pris Lynn dans mes bras. « Pardon Lynn, pardon, je devrais pas agir comme ça. Surtout pas avec toi, qui m'endure à chaque minute et tu te plains pas plus que ça... » Je déposais ma tête sur son épaule, fermant les yeux et soupirant bruyamment.
- Tu devrais rentrer chez toi, te reposer... Ne te préoccupe pas de moi, ça ira bien, je vais simplement rentrer. Avec un peu de chance, j'arriverais avant qu'il fasse soleil. S'il te plait, ne répète pas ce que tu as vu, je suis déjà assez pitoyable comme ça.

Je referma mes bras sur lui, parce qu'honnêtement, c'est ce que j'avais envie de faire depuis le début. Je l'écoutais parler, les larmes me montèrent au yeux encore plus. Je veux pas qu'il rentre à pied, vraiment pas.

« T'es pas pitoyable...»
Je murmure quand je parle.

« Si. Quand même. T'entends ce qu'on dit sur moi? C'est pitoyable de paraître ainsi. Jouer les forts alors qu'au fond, ça sert foutrement à rien, parce que tout le monde vous trouve minable d'agir ainsi. De l'auto-défense, hein? Non, j'crois pas, c'est juste la pression qui se relâche comme ça, pouf... »

Je me reculais et passais ma main sur mon visage. « Au pire, j'me prendrais un motel, je sais pas...»

Je n'avais rien à répondre.. Je me cotentait juste de sourire quand une larme perla sur ma joue. Je la laissais la ou elle était.
« Bon alors, comme promis, je te raccompagne..»

« J'suis à l'autre bout de la ville, Lynn... »

Je pris mon courage à deux mains et embrassait doucement sa joue. « Merci de m'avoir écouter me plaindre. Je recommencerais plus. » Je souris légèrement, tentant de rassurer Lynn. Je passais mes mains sur ses joues, essuyant cette larme solitaire, me sentant mal de la voir ainsi à cause de moi.
- S'il te plait, ne pleure pas pour moi. Je n'en vaux même pas la peine.

J'essuyais frénétiquement la larme qu'il venait d'essuyer, avec la manche de sa veste. Et souris nerveusement.

« Je pleure pas, ça va, si tu peux marcher jusqu'au bout de la ville, moi aussi. »